BAGDAD, 23 mars (AFP) - 17h09 - Massoud Barzani, un des deux principaux leaders kurdes d'Irak et chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), a affirmé mercredi qu'il refusait de hisser l'actuel drapeau irakien au Kurdistan car ce dernier rappelle "une des périodes les plus noires de l'histoire de l'Irak".Ce drapeau date de 1963 et depuis ont été commis tous les massacres, les meurtres collectifs et les crimes, c'est pourquoi "il est impossible de hisser ce drapeau au Kurdistan car il reflète une des périodes les plus noires de l'histoire de l'Irak", a déclaré M. Barzani, cité mercredi par le journal Al-Taakhi, organe de son parti.

"A moins qu'un nouveau drapeau ne soit conçu pour l'Irak, qu'il adopte de nouveau le drapeau de l'époque monarchique ou celui de la République du 14 Juillet, ou tout autre drapeau qui contienne un symbole indiquant que les communautés arabe et kurde sont les deux principaux groupes ethniques de l'Irak, l'actuel drapeau ne sera pas hissé au Kurdistan", a-t-il expliqué.

"Par rapport à nous, le drapeau actuel n'est pas un drapeau pour l'Irak, c'est le drapeau d'un régime dictatorial", a-t-il affirmé en allusion au régime du président déchu Saddam Hussein, estimant que ce dernier est responsable de la mort de plusieurs dizaines de milliers de Kurdes.

M. Barzani a souligné que les Kurdes ne refuseraient pas l'idée de "réinstaurer le drapeau monarchique car il porte deux étoiles symbolisant les communautés arabe et kurde, ou celui de la République du 14 Juillet (1958) qui porte un soleil ainsi qu'un poignard et un sabre".

Les Irakiens s'étaient élevés contre le Conseil de gouvernement transitoire mis en place à l'été 2003 par la coalition en Irak pour avoir tenté d'imposer un nouvel étendard comprenant deux bandes bleues, symbolisant le Tigre et l'Euphrate, séparées par une bande jaune, couleur emblématique des Kurdes, surmontées d'un rectangle blanc avec au milieu un croissant, symbole de l'islam.

Ce drapeau était considéré comme trop peu représentatif de la civilisation irakienne et de sa majorité arabe, trop pro-kurde ou trop bleu comme le drapeau israélien.