"Ce sont les sujets principaux que nous aborderons durant ma visite", a ajouté le Premier ministre qui est accompagné d'une importante délégation et notamment des ministres du Pétrole, des Finances, du Commerce, de l'Electricité et de l'Industrie.
Le ministre des Ressources hydrauliques, Latif Rachid, devrait les rejoindre samedi, selon Anatolie.
Selon Ankara, les deux parties procéderont à un échange de vues sur des sujets bilatéraux et des projets de coopération visant à la reconstruction de l'Irak, ravagé par la guerre.
Le quotidien Hurriyet a rapporté mercredi que la dette de l'Irak envers des firmes turques, liée à la vente de pétrole depuis l'invasion du pays par les forces de la coalition en mars 2003 et évaluée à 1,7 milliard de dollarsmilliard d'euros), pourrait faire l'objet d'âpres négociations.
Irakiens et Turcs devraient également évoquer la question des rebelles kurdes de Turquie, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont quelque 5.000 militants sont réfugiés dans les montagnes du Kurdistan irakien, selon les autorités turques.
La question du PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays occidentaux dont les Etats-Unis, a été au coeur d'une rencontre tripartite turco-américano-irakienne en janvier, qui a évoqué la prise de mesures contre les rebelles mais qui n'a pas été suivie d'effets.
La Turquie devrait notamment demander à M. Jaafari, selon le diplomate de haut rang Osman Koruturk, responsable des relations avec l'Irak, de lui livrer des dirigeants du PKK, dont la liste a été transmise à Bagdad et ainsi qu'aux forces américaines en Irak.
"Nous avons attendu que le gouvernement (irakien) entre en fonction pour qu'une quelconque action soit menée concernant la liste (...) Nous souhaitons maintenant qu'il détermine les détails sur ces personnes, les arrête et les extrade", a déclaré mercredi M. Koruturk sur la chaîne de télévision NTV.
Ankara s'inquiète également du futur de la ville pétrolière den Kirkouk, dans le nord de l'Irak, revendiquée par les Kurdes aussi bien que par les Turkmènes, une minorité turcophone d'Irak.
La Turquie soupçonne les Kurdes irakiens de vouloir faire de cette ville la capitale d'un éventuel Etat indépendant, une évolution qui pourrait raviver les ambitions séparatistes de sa propre minorité kurde.
Sur le front économique, les deux parties devraient discuter de la vente éventuelle d'électricité turque à l'Irak et de l'ouverture d'un deuxième poste frontière entre les deux pays, qui devrait selon Ankara favoriser le commerce bilatéral.
La sécurité des camionneurs turcs travaillant en Irak -nombre d'entre eux ont été tués sur les routes irakiennes ou après avoir été enlevés- devrait également être à l'ordre du jour des entretiens.
M. Koruturk a affirmé que certaines mesures, comme l'établissement d'un système d'assurance pour les conducteurs, leurs véhicules et leurs cargaisons, seraient discutées avec la délégation irakienne.
Ibrahim al-Jaafari doit rencontrer des hommes d'affaires turc plus tard dans la journée avant de participer à un dîner avec M. Erdogan.
Il doit rencontrer le président du Parlement turc Bulent Arinc samedi avant de regagner son pays.