Selon lui, les manifestants n'ont pu avancer que sur 500 mètres et ont donc dû protesté sur place. Il s'agit d'une "manifestation pacifique", a souligné M. Daoud.
Ils réclament la formation d'"une commission impartiale composée notamment d'avocats kurdes" pour mener une enquête sur la mort du cheikh Mohammad Maachouk Khaznaoui, disparu le 10 mai à Damas et dont la mort a été annoncée mercredi, a déclaré le secrétaire général du parti kurde Yakiti, Hassan Saleh.
Le gouvernement syrien avait annoncé avoir arrêté deux des cinq membres d'une "bande criminelle" qui aurait tué l'ouléma. Mais des responsables kurdes et la famille du cheikh Khaznaoui demeurent sceptiques et réclament "toute la vérité".
Agé de 46 ans, le religieux kurde était vice-président du Centre d'études islamiques à Damas et bénéficiait d'une grande popularité, y compris en dehors de sa communauté.
Fervent défenseur des droits des Kurdes de Syrie, il avait critiqué avec virulence la négligence de l'Etat syrien, dans un discours le mois dernier.
Peu de temps avant sa disparition, il a effectué une tournée en Europe au cours de laquelle il a rencontré des responsables kurdes mais aussi un dirigeant de la Confrérie des Frères musulmans, mouvement interdit en Syrie, Ali Sadreddine al-Bayanouni.
Estimés à plus de 1,5 million de personnes, les Kurdes de Syrie représentent environ 9% de la population du pays. Il réclament la reconnaissance de leur langue et de leur culture. En outre, ils sont plus de 200.000 à réclamer la nationalité syrienne qui leur a été retirée.
En mars 2004, de violents heurts avaient opposé des Kurdes aux forces de l'ordre ou à des membres de tribus arabes. Au total, ces affrontements, qui avaient duré plusieurs jours, avaient fait 40 morts, selon des sources kurdes, 25 selon les autorités.