Mme Rice s'est efforcée de rassurer l'opinion publique turque, qui redoute que les Kurdes irakiens ne fondent, si les Etats-Unis ne s'y opposent pas, un Etat indépendant dans le nord du pays, une situation qui pourrait raviver les aspirations séparatistes de sa propre minorité kurde dans le sud-est anatolien.
Ces inquiétudes se sont renforcées après que des dizaines de milliers de Kurdes chassés de la ville pétrolière de Kirkouk (nord de l'Irak) par le régime de Saddam Hussein eurent été autorisés à voter dans cette cité la semaine dernière.
Opposée à une prise de contrôle de la ville par les Kurdes, qui pourraient en faire selon elle leur capitale, la Turquie s'inquiète également du sort des Turkmènes de Kirkouk, une minorité turcophone dont elle défend les intérêts, et prône un statut spécial pour cette agglomération multi-ethnique.
Mme Rice a pour sa part estimé qu'il revenait aux Irakiens de décider du futur statut de Kirkouk, tout en soulignant que la ville devait devenir un lieu "où tous les irakiens vivent ensemble sans crainte" et que les Irakiens avaient la responsabilité de créer un pays qui vivra en paix avec ses voisins.