"Deux élèves se sont levés en criant : +Nous tuons tous ceux qui veulent un Kurdistan+", a-t-il témoigné lundi soir.
Brièvement suspendu par sa direction, M. Pils a par la suite fait l'objet de la part des autorités turques d'une annulation de son permis de travail pour "menaces envers la sécurité de l'Etat", selon l'hebdomadaire Profil.
Le directeur adjoint du Collège Saint-Georges, Alexander Zabini, a confirmé l'incident à la radio.
M. Pils, qui avait présenté ses excuses aux autorités turques, a assuré avoir utilisé "sans arrière-pensée politique" le mot Kurdistan, "une appellation géographique fréquemment utilisée en botanique" selon lui.
La Turquie a récemment octroyé des droits culturels à sa communauté kurde à la demande de l'Union Européenne, mais le respect des droits de l'Homme en Turquie reste un enjeu majeur alors que doivent s'ouvrir en octobre 2005 des négociations d'adhésion avec Ankara.
Fin mars, un tribunal turc avait ordonné la mise en liberté provisoire d'une journaliste autrichienne, Sandra Kabutz, depuis rentrée à Vienne, qui avait purgé sept semaines de prison sous l'accusation d'appartenance à un groupe turc clandestin d'extrême gauche.
Dans une lettre ouverte rendue publique lundi, quelque 200 personnalités turques se sont par ailleurs inquiétées d'une montée du nationalisme en Turquie, craignant une recrudescence des tensions entre Turcs et Kurdes.