La République turque depuis ses débuts mène une politique systématique et implacable de destruction de la culture, de l’identité et du patrimoine kurdes dans un objectif déclaré d’assimilation forcée et de turquisation du peuple kurde.
Jusqu’au 1992, l’usage même parlé de la langue kurde était interdit, les publications kurdes bannies les noms géographiques et historiques kurdes rayés de la carte, interdits et remplacés par des appellations turques afin de rendre les Kurdes étrangers sur leur propre terre ancestrale. Après avoir purgé les bibliothèques des livres où les mots kurde et Kurdistan pouvaient figurer l’Etat turc se montrait extrêmement vigilant sur l’entrée sur son territoire des ouvrages en kurde ou consacrés aux Kurdes publiés à l’étranger.
Longtemps les militants kurdes ont eu du mal à documenter cette politique éradicatrice qu’ils considèrent comme un génocide culturel. Ces dernières années les archives turques s’entrouvrent. Et un chercheur kurde est tombé sur un décret pris en Conseil de ministres le 28 février 1964 sur l’interdiction de l’introduction dans le pays et la diffusion d’un livre publié en français à Bruxelles sur le problème kurde.
Il s’agit d’un mémoire de maîtrise intitulé « Le Problème kurde : Essai sociologique et historique » de 80 pages, publié par le modeste Centre pour l’Etude des Problèmes du Monde Musulman Contemporain.
Aussitôt l’appareil d’Etat alerté par le Ministère des Affaires étrangères se mobilise. Un décret est pris en Conseil des ministres pour interdire l’introduction dans le pays et la diffusion de ce livre accusé de porter atteinte à l’intégrité territoriale du pays.
Le décret est signé par le président la République de l’époque, le général Cemal Gursel, de son Premier ministre Ismet Inönü, l’un des fondateurs de la République turque et de 22 ministres en exercice.
Voici la copie de ce décret suivie de sa traduction française. Les temps ont un peu changé. L’actuel président turc, R.T. Erdogan, ne nie pas l’existence de « ses frères kurdes » mais poursuit sans état d’âme la politique d’assimilation et de destruction de l’identité et du patrimoine historique kurdes, y compris hors de ses frontières comme dans le canton kurde syrien d’Afrin.
Télérama | Par Anne Berthod | Publié le 24/05/2020.
Résistance
Depuis trente-cinq ans, le collectif stambouliote remet les musiques traditionnelles d’Anatolie à la mode et s’est imposé comme une vraie force d’opposition aux gouvernements successifs. Emprisonnés par la police de Recep Tayyip Erdogan, deux de ses membres sont morts tout récemment à l’issue d’une grève de la faim.
Libération.fr | Par Jérémie Berlioux et Marie Tihon | 19 Mai 2020
Près d’Istanbul, le complexe de Silivri accueille les opposants au pouvoir, condamnés pour «terrorisme» après des audiences truquées. Souvent maintenus à l’isolement, les 23 000 prisonniers y purgent des détentions provisoires qui s’éternisent.
lemonde.fr | Par Hélène Sallon | le 07/05/2020
En pleine crise économique, l’Irak se dote d’un nouveau gouvernement
Le spectacle des arrangements politiques menés jusqu’à la dernière minute dans l’enceinte du Parlement tranche avec l’urgence de la crise provoquée par la chute des cours du pétrole et la pandémie de Covid-19, qui a fait près de 100 morts dans le pays.
Le Figaro avec AFP | 13 avril 2020
Le parlement turc a adopté lundi soir une loi approuvant la libération de dizaines de milliers de détenus pour tenter de désengorger un univers carcéral menacé par la pandémie de nouveau coronavirus. Des ONG de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch et Amnesty International, ont critiqué le texte, qui exclut de ces libérations les détenus condamnés en vertu de lois antiterroristes controversées. Elles ont aussi condamné l'exclusion de cette mesure de nombreux journalistes, opposants politiques et avocats qui se trouvent en détention provisoire et n'ont pas encore été jugés.