Libération | ParLaurent Joffrin | mercredi 4 avril 2018
Dans son dernier livre, le philosophe scrute la géopolitique qui est à l’œuvre pour décider du destin du peuple kurde.
Dans son dernier livre, le philosophe scrute la géopolitique qui est à l’œuvre pour décider du destin du peuple kurde.
Le Figaro | Interview par Eugénie Bastié | mercredi 28 mars 2018
ENTRETIEN - Après le sommet de Varna entre l'Union européenne et la Turquie, l'intellectuel turc* analyse la stratégie d'Erdogan en Syrie et l'impuissance des Occidentaux à la contrer. Les relations entre Ankara et ses partenaires de l'Otan se dégradent.
Arte.tv | 28Minutes - Judith Magre
JUDITH MAGRE À 91 ans, elle joue son propre rôle dans une autobiographie théâtrale, "Une actrice" de Philippe Minyana. L’EUROPE PEUT-ELLE ROMPRE AVEC ERDOGAN ? Les points de vue de Selçuk Demir, avocat et président de l’alliance des juristes franco-turc, Gérard Chaliand, géopoliticien, et Ariane Bonzon, journaliste.
Nous avons la profonde douleur de faire part du décès de notre amie Marlyse Lescot survenu le 21 mars à l’âge de 81 ans à son domicile parisien.
Veuve de l’éminent kurdologue Roger Lescot, ambassadeur de France, Marlyse Lescot a été membre de l’Institut kurde depuis ses débuts. Elle a participé à la rédaction du Dictionnaire kurde-français, à l’organisation de l’exposition des Peintres de l’Anfal, à l’accueil et l’orientation de nombreuses étudiantes kurdes. Marlyse Lescot était très aimée et appréciée dans la communauté kurde de France et au Kurdistan où elle comptait de nombreux amis.
Ses obsèques auront lieu le mercredi 28 mars 2018 à 14h30 au crématorium du Père Lachaise.
L’entrée du crématorium se fait par l’avenue du Père Lachaise accessible par la Place Gambetta, métro Gambetta (lignes 3 et 3 bis)
Le Figaro - Editorial | Par Arnaud De La Grange | mercredi 21 mars 2018
En grand chroniqueur de la comédie humaine, Honoré de Balzac nous dit que « l’ingratitude vient peut-être de l’impossibilité où l’on est de s’acquitter ». C’est une tragédie qui se joue dans le nord de la Syrie, mais l’une de ses clés se trouve peut-être dans ces mots. Aux Kurdes qui leur ont servi de fantassins dans la lutte contre Daech, les Occidentaux ne savent qu’offrir. Alors ils les lâchent, les sacrifient.
Cette indignité se fait dans l’indifférence de l’opinion et l’indignation très amortie des politiques. Il y a trois ans, les jeunes combattantes kurdes qui avaient défendu Kobané face aux djihadistes étaient célébrées jusqu’au Palais de l’Élysée. Aujourd’hui, on les regarde mourir en silence.
Cela semble une fatalité. Comme si, à la fin, dans cet Orient compliqué, les Kurdes devaient toujours perdre. Il est vrai qu’ils ne s’aident pas toujours eux-mêmes. Divisions claniques, conflits et sous-conflits en cascade, alliances de revers minent leur cause et leurs projets.
Cet abandon est d’autant plus révoltant que les Kurdes sont laissés seuls face à un autocrate turc qui passe son temps à défier ces mêmes Occidentaux. Et qui s’appuie sur des soi-disant « rebelles syriens » aux forts relents islamistes. Nous renions notre propre camp.
Il ne s’agit pas de faire des forces kurdes de Syrie une armée des anges. Elles restent cousines du PKK marxiste-léniniste de Turquie, même si cette coloration idéologique a passé avec les années. Mais nous avons des valeurs en commun. Et nous serons toujours plus proches d’un mouvement qui met les femmes au même rang que les hommes que de ceux qui les rangent dans une catégorie inférieure.
Ce lâchage est une faute morale. C’est aussi une faute politique. Les Occidentaux montrent que leurs alliés d’un jour peuvent le lendemain être traités comme de vulgaires supplétifs. De la chair à canon qu’on laisse tomber quand elle a fini de servir. Alors que des combats essentiels sont loin d’être terminés, le signal est désastreux.
Le Monde | par Alain Frachon | 23 mars 2018
Sans les Kurdes, la barbarie de l'organisation dite Etat islamique (EI) sévirait encore. Les djihadistes disposeraient toujours de leurs points d'appui en Syrie et en Irak. Les " hommes en noir " asserviraient les populations locales. A Mossoul, en Irak, les djihadistes fabriqueraient de la voiture piégée à la chaîne – pour tuer et mutiler ici et là. A Rakka, en Syrie, ils entraîneraient de jeunes Européens, convertis à leur cause, pour qu'ils repartent semer la mort – à Bruxelles, Paris et ailleurs.
Le Point N° 2376 l 15 mars 2018
L'éditorial de Franz-Olivier Giesbert
Avec l'affaire des Kurdes de Syrie, principaux artisans de la victoire contre Daech, l'Occident est arrivé au bout du bout de la bêtise et de l'ignominie. Avec un cynisme sans fond, le voici qui laisse la Turquie, son« alliée», les exterminer avec l'aide des soldats de feu l'Etat islamique.