Moyen-Orient Magazine | Guillaume Fourmont | N° 41 janvier-mars 2019
Dans le contexte de la guerre secouant la Syrie depuis 2011, une expérience politique a fait son apparition dans le nord du pays : en novembre 2013, les Kurdes y déclaraient l’autonomie du Rojava ou « Kurdistan occidental ». C’est une sorte de revanche sur l’histoire (p. 18 et 24) pour un peuple marginalisé par Damas, mais les défis sont nombreux. Si l’un des objectifs est politique, aspirant notamment à une démocratie communaliste et à la réconciliation des communautés de la région, l’enjeu est aussi économique (p. 50) : comment rendre viable un territoire non reconnu internationalement et dépendant militairement de l’aide américaine ? Comment gérer un « État » (p. 38) face à des puissances régionales impliquées de près ou de loin dans une guerre qui n’en finit pas (p. 30) ?
Le point 2419 | Propos recueillis par Romain Gubert | 10 janv. 2019
Laissés-pour-compte. Connus dès les premiers siècles de notre ère, les Kurdes ne sont jamais parvenus à faire du Kurdistan un Etat indépendant. Le chercheur Boris James retrace leur histoire mouvementée.
« Les Kurdes. Un peuple sans Etat en 100 questions », de Boris James et Jordi Tejel Gorgas (Tallandier, 378 p., 16,50 €).
lepoint.fr | Par Romain Gubert |10/01/2019
Redur Khalil n'est pas content. Ce commandant des forces kurdes du nord-est de la Syrie a été trompé. Amertume. Colère rentrée. Il y a encore quelques semaines, ce fier officier aux cheveux argentés et à l'uniforme chargé de médailles accompagnait sur le terrain de la guerre contre Daech l'envoyé spécial des Etats-Unis Brett McGurk. Il a montré à l'homme de la Maison-Blanche les stigmates, les amas de ferraille et de béton. Il lui a présenté des combattants devenus unijambistes après avoir sauté sur des mines posées par les djihadistes. Des veuves. Des orphelins. Les vies fracassées par la folie des hommes.
Le Figaro | Par Georges Malbrunot | 8 janvier 2019
ABANDONNÉS par les États-Unis, les Kurdes n’ont d’autre choix que de se tourner vers la Russie et Damas pour éviter une offensive militaire turque sur leurs bastions du Nord-Est syrien. Lors d’un voyage à Moscou le 14 décembre, dans la foulée de l’annonce surprise d’un retrait américain des zones kurdes de Syrie, des responsables kurdes ont ainsi présenté à des diplomates russes une feuille de route en vue d’établir « un système de défense général contre des menaces extérieures », selon l’un des participants à ces discussions, Badran Jia Kurd.
Lemonde.fr | Par Khaled ISSA *
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit déterminé à « se débarrasser » des milices Kurdes en Syrie. Cette menace fait craindre le pire au représentant en France du Rojava qui, dans une tribune au « Monde », demande l’aide de la France.
www.monde-diplomatique.fr | Par envoyés spéciaux Mireille Court & Chris Den Hond(*) | décembre 2018
La Fédération démocratique de la Syrie du Nord a entamé des discussions, vite suspendues, avec le régime de Damas pour entériner son autonomie de fait. La fédération, qui a perdu la ville d’Afrin, reste sous la menace de l’armée turque et de l’Organisation de l’État islamique. Sur le plan intérieur, les tensions entre populations arabes et kurdes se dissipent, mais une méfiance réciproque perdure.