lepoint.fr | par PAR LAURE MARCHAND | 23/09/2021
Révélations. Des agents turcs mènent des opérations en toute impunité au cœur de l’Europe. En Belgique, une tentative d’assassinat a été déjouée ; en France, l’enquête sur le meurtre de trois opposantes, en 2013, reste mystérieusement bloquée.
Dans le cadre de son voyage en Irak, où il a coprésidé à Bagdad une conférence régionale, réunissant notamment les pays voisins de l’Irak, ainsi que l’Egypte et la France, le président de la République française s’est rendu, le 29 août, au Kurdistan irakien où il a été accueilli très chaleureusement.
Il y a 38 ans, le 31 juillet 1983, 8000 hommes de Barzan, âgés de 10 à 85 ans étaient raflés par les forces spéciales irakiennes. Conduits d'abord au camp d'internement de Kushtepe près d'Erbil, ils ont ensuite été déportés vers les déserts du sud irakien de la province de Musenna où ils ont été enterrés vivants. Le régime de Bagdad voulait "éradiquer une fois pour toutes ce foyer de rébellion contre l'Etat irakien".
Capitale politico-cuturelle du Kurdistan de Turquie, Diyarbakir, connue dans l’antiquité sous le nom d’Amida, devenue Amed en kurde, est l’une des villes les plus anciennes de la Mésopotamie. Elle est habitée depuis l’époque des Hourrites et des Hittites il y a environ 5500 ans. Importante métropole régionale, construite sur la rive droite du Tigre, elle a été jusqu’à la conquête musulmane, en 638-39, une ville romaine, puis byzantine, stratégique aux frontières de l’empire iranien. Au IVème siècle, sous l’empereur byzantin Constantin II, la ville a été entourée d’imposantes murailles qui restent encore en bon état. Capitale du tout premier Etat kurde des Merwanides au Xème – XIème siècle, elle subit ensuite les invasions turco-mongoles successives et servit de capitale à l’Etat turcoman des Akkoyunlus (Les Moutons Blancs). Passé sous le règne ottoman en 1515, Diyarbakir est restée un centre économique, intellectuel et artistique cosmopolite avec ses quartiers chrétiens (arméniens et syriaques), juif, ses populations kurdes, arabes, voire turques (notamment fonctionnaires et militaires), ses nombreuses mosquées, églises et synagogues.