Le Kurdistan est-il sorti du XXe siècle ? Hamit Bozarslan, spécialiste de la question kurde en France, en doute. D'après ce directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), les Kurdes ne sortent pas de leur vieille contradiction : la question du Kurdistan, à cheval sur quatre Etats (Syrie, Turquie, Irak et Iran), reste une question périphérique au Moyen-Orient, tout en étant incontournable quant à l'adaptation de la région à la mondialisation.
Kurdistan irakien, 2003. Tandis que les troupes américaines envahissent l'Irak, deux peshmergas en mission de ravitaillement au volant de leur jeep recueillent un garçonnet perdu au bord de la route dans le feu des combats et la panique de la population civile. La chronique de guerre attendue ménage ici le terrain à la fable morale, qui prend la forme d'un road movie absurde et pathétique.
Reclus dans un village, "quelque part dans le sud de la Suède", Abdülkadir Aygan vit sous la protection des services secrets suédois. Et pour cause : ce réfugié fait trembler la Turquie à chacune de ses révélations. Ancien membre de la rébellion kurde du PKK, il a été "retourné" par l'armée turque dans les années 1990. Il a alors collaboré avec le Jitem, une cellule clandestine de la gendarmerie chargée de la lutte antiterroriste. Pendant dix ans, il a pris part aux crimes perpétrés dans le sud-est de la Turquie, au plus fort de la "sale guerre" menée par l'armée contre les rebelles kurdes et une population accusée de les soutenir. Abdülkadir Aygan a quitté la Turquie en 2003. Aujourd'hui, il parle.
Lemonde.fr | 6 avril 2009
Enégociant avec succès son ralliement à la nomination du Danois Anders Fogh Rasmussen au poste de secrétaire général de l'Alliance atlantique, la diplomatie turque a fait mieux qu'obtenir d'importantes compensations : elle a renforcé la stature et l'influence de la Turquie au sein de l'Alliance atlantique, et peut-être aussi la crédibilité de sa candidature à l'Union européenne.
Lemonde.fr | 25 mars 2009
Le président turc, Abdullah Gül, qui concluait, mardi 24 mars, une visite de 48 heures à Bagdad - la première d'un chef d'Etat turc en Irak depuis 34 ans - semble avoir obtenu ce qu'il était venu chercher, à savoir un engagement ferme des autorités irakiennes d'aider dorénavant Ankara à lutter contre les rebelles kurdes du PKK repliés dans les montagnes du Kurdistan irakien.