Les affrontements dégénèrent dans le nord de la Syrie:
17 Kurdes tués en 24h (responsable kurde)
QAMICHLI (Syrie), 17 mars (AFP) - 10h34 - Les affrontements qui ont éclaté ces derniers jours dans le nord-est de la Syrie ont dégénéré, opposant ces dernières 24 heures des habitants kurdes et arabes, faisant 17 tués, tous des Kurdes, a affirmé mercredi à l'AFP un responsable d'un parti kurde interdit.
Ces informations n'ont pas été confirmées par les autorités syriennes.
Ces affrontements, qui ont également fait plusieurs dizaines de blessés, se sont poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi dans le nord du pays, notamment dans la région d'Alep, a précisé Machaal Timo, membre du bureau politique du parti de l'Union du peuple kurde (interdit).
Neuf Kurdes ont été tués dans les quartiers périphériques de la ville d'Alep (nord-ouest), ceux d'Asharafiyé et de cheikh Maksoud, six dans le village d'Ifrine (40 km à l'ouest d'Alep) et deux dans celui de Ras Al-Ayn (nord-est), près de la frontière turque, a-t-il affirmé.
Des troubles ont également eu lieu aux abords des villages frontaliers d'Amouda, Derik, Ain Diwar, Malkiyé, Derbassiyé, a-t-il ajouté.
Deux responsables de mouvements kurdes avaient fait état mardi de trois morts parmi les Kurdes dans la région d'Alep.
Les affrontements qui avaient éclaté vendredi dans la ville de Qamichli (600 km au nord-est de Damas), avaient dans un premier temps opposé Kurdes et forces de l'ordre.
Des villages kurdes ont été attaqués par des membres de tribus arabes qui se sont livrés à des actes de vendetta après que des Kurdes eurent tué des Arabes au cours du week-end dans la ville de Qamichli, selon M. Timo.
Il a indiqué que des responsables du gouvernement avaient tenu une réunion avec des notables des deux bords pour tenter de calmer la tension.
Les troubles ont commencé vendredi à Qamichli, où vit une importante communauté kurde, avant un match du championnat de football national, lorsque des partisans de l'équipe adverse ont lancé des slogans hostiles aux chefs kurdes irakiens et ont brandi des portraits du président irakien déchu Saddam Hussein.
Les forces de l'ordre ayant ouvert le feu sur les supporteurs kurdes, les troubles ont alors tourné à l'émeute et des manifestants ont saccagé et brûlé des édifices publics et ont fait descendre le drapeau syrien pour hisser les couleurs kurdes.
Au cours du week-end, les affrontements avaient déjà fait 19 morts et 150 blessés, selon des informations de diverses sources kurdes.