ERBIL (Irak), 17 mars (AFP) - 12h47 - Plusieurs milliers de Kurdes ont réclamé mercredi à Erbil, dans le nord de l'Irak, l'intervention des Nations unies et des Américains pour défendre les Kurdes en Syrie, où des affrontements avec les forces de l'ordre ont fait des dizaines de morts ces derniers jours.

Les manifestants, principalement des étudiants kurdes irakiens mais aussi syriens, ont défilé à Ainkawa, le quartier chrétien d'Erbil, où se trouvent les principaux bâtiments de l'Onu, dont le personnel étranger a quitté le pays depuis plusieurs mois en raison des problèmes de sécurité.

Ils ont lancé des slogans hostiles au régime du président Bachar al-Assad et dénoncé la "répression sanglante" dont sont victimes, selon eux, les Kurdes en Syrie depuis vendredi.

"Qamichli, Halabja" scandaient les jeunes manifestants faisant un parallèle entre la ville syrienne, située à 600 km au nord-est de Damas où ont débuté les affrontements, et la ville kurde de la province irakienne de Souleymaniyeh victime de bombardements chimiques par le régime de Saddam Hussein qui avaient fait quelque 5.000 morts il y a 16 ans.

Les manifestants ont rédigé un mémorandum adressé au secrétaire général de l'Onu Kofi Annan dans lequel ils réclament la "fin de la violence ... et des crimes perpétrés contre le peuple kurde au Kurdistan syrien".

Le document suggère la création d'une commission d'enquète de l'Onu sur ces "crimes" et l'adoption d'une loi par le Conseil de sécurité condamnant "la persécution et l'usage de la violence contre les Kurdes en Syrie".

Les manifestants réclament en outre la libération des Kurdes emprisonnés et la condamnation des "criminels", selon ce document, dont une copie a été envoyée à Paul Bremer, l'administrateur américain en Irak.

A cet égard, certains manifestants réclamaient une intervention militaire américaine, notamment le déploiement d'un parapluie aérien similaire à celui qui a protégé le Kurdistan irakien du régime de Saddam Hussein pendant les années 1990.

Les affrontements qui ont opposé Kurdes et forces de l'ordre dans le nord-est de la Syrie près de la frontière turque ont gagné mardi la région d'Alep (nord-ouest) faisant trois morts parmi les Kurdes.

Ces troubles ont fait depuis vendredi plus de trente morts et des dizaines de blessés, principalement dans les deux villes de Hassaké et Qamichli, ainsi que des dégâts matériels importants, selon des sources kurdes.